Jonas n°99
Zoom sur : la prière du chapelet
«Celui qui a soif, qu’il vienne.
Celui qui le désire,
qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement.»
Apocalypse de Saint Jean 22,17
Un célèbre sujet belge chantait il y a quelques temps « qu’on me donne l’envie d’avoir envie ».
Et bien, nous pourrions aller plus loin dans notre supplique en demandant qu’on nous donne le désir d’avoir le désir…
Car l’envie concerne les choses de ce monde tandis que le désir nous porte vers les choses les plus hautes, vers les réalités fondamentales de notre existence : en premier chef Dieu, source de vie éternelle.
L’envie d’avoir envie est nécessaire quand nous sommes repus des réalités terrestres jusqu’à saturation. Certains humains malgré tout ne savent pas mettre de limites à leurs envies accumulant des millions, des milliards, dont ils ne feront rien, tandis que d’autres n’ont même plus la force de l’envie car ils meurent de ne rien avoir. Nous pouvons nous interroger sur cette fuite en avant de nos besoins jamais satisfaits, sur ces envies qui nous replient sur nous-mêmes et ferment nos cœurs et nos portes.
Le désir lui est le fait de celui qui a un cœur large, capable de désirer même quand il est dans la plénitude, car le désir ne pousse pas à prendre mais à se donner, et le don est infini.
Jésus lui aussi lors de son dernier repas fait monter vers Dieu une prière qui exprime son désir profond et qui dévoile le but de sa venue sur terre : que nous soyons unis, entre nous, avec lui, pour tous ensemble être unis au Père.
Il exprime ce désir au moment où il se donne à ses amis, pour le salut du monde, à travers son corps et son sang, qui quelques heures plus tard seront livrés et versés sur la croix.
Puissions-nous devenir de plus en plus des êtres de désirs ayant plus de joie à nous donner qu’à recevoir. C’est dans ce désir de don, que l’unité du monde se fera, et que nous pourrons être unis à Dieu.
Demandons à l’Esprit Saint d’être le désir en nos cœurs.
Belle vie dans l’Esprit Saint.
P. Benoît+
Le chapelet : un outil entre les mains de l’Esprit pour méditer les mystères de la Miséricorde divine.
La prière du chapelet est une vénérable et ancienne prière qui peut en tout temps nous aider à intérioriser les mystères de l’amour de Dieu pour nous.
Mais encore faut-il comprendre le sens de cette prière, sans quoi nous pourrions tomber sous le coup de l’accusation de Jésus, qui dit qu’il ne faut pas rabâcher comme des païens. (Mt 16,7)
Le chapelet est une prière non pas adressée d’abord à Marie, mais que l’on fait avec Marie, elle qui méditait les événements dans son cœur, elle qui a cru à l’accomplissement de la Parole en elle (cf. Les premiers chapitres de l’évangile selon St Luc). Sinon on ne comprendrait pas pourquoi, lors des apparitions à Lourdes, Marie prie le chapelet… elle n’est pas centrée sur elle-même, elle ne « s’auto-prie » pas.
Avec Marie, à son école, nous méditons les textes de l’Écriture. Prier le chapelet nécessite donc d’avoir une bible à portée de main et de l’ouvrir. Avec Marie, à travers les Saintes Écritures, nous faisons mémoire de l’œuvre de Dieu. Le début du « Je vous salue » est une méditation sur l’Annonciation et la Visitation. Avec Marie, nous faisons mémoire, c’est-à-dire que nous actualisons les événements du salut.
Vous savez que l’humain est capable de penser à deux choses à la fois, ce qui entraîne souvent nos distractions dans la prière.
Grâce à la prière litanique, nous occupons le premier niveau de pensée. Pendant ce temps, le deuxième niveau de pensée peut se focaliser sur la méditation de l’Écriture qui a été lue ou proclamée avant la dizaine.
En même temps que l’on écoute la Parole, on peut s’entraîner à dessiner mentalement la scène décrite. Durant la dizaine, nous gardons « l’icône » ainsi devant nos yeux et la méditons. Nous pouvons même nous risquer pour garder l’attention à faire ce que recommande Saint Jean-Paul II : rajouter le fruit de notre méditation dans le « Je vous salue ». Par exemple « et Jésus le fruit de vos entrailles couché dans une mangeoire est béni ». Ou « Jésus le fruit de vos entrailles qui verse son sang pour nous est béni »… etc. Ainsi l’Évangile s’enracine en nous.
Durant ce moi de mai, tous les soirs à 19h à Noisy, un chapelet sera animé.
En plus des désormais traditionnelles quatre séries de mystères – joyeux (sur l’enfance du Seigneur), lumineux (sur son ministère public), douloureux (sur sa passion) et glorieux (sur les événements pascals) – nous vous proposons de méditer une série de mystères miséricordieux :
- Jésus est pris de compassion pour la foule (Mt 9,35-36)
- Jésus guérit les malades (Mt 14,14)
- Jésus enseigne et nourrit la foule (Mc 6,34-44)
- Jésus fait revenir à la vie le fils de la veuve de Naïm (Lc 7,11-15)
- Jésus envoie ses disciples témoigner de la miséricorde (Mc 5,18-19)