Bulletin Paroissial - Jonas

Le carême n’est pas un « en-soi ». Il ne prend son sens que dans la perspective de la semaine sainte et du temps pascal qui s’achève par la Pentecôte.

Si on ne mesure pas cela, on risque fort de ne faire du carême qu’une série d’exercices de piété, si possible difficiles, qui ne trouveraient qu’en eux-mêmes leur pseudo-fécondité. C’est un risque, car faire cela replie sur soi. On se regarde ; on est content de soi ou on désespère de soi, selon le degré de réussite de nos efforts.
Mais, de toute façon, cela n’a pas de sens.
Cela détourne de Dieu.
Cela détourne du monde.

Le sens du carême est un entraînement : un entraînement au combat spirituel pour résister aux tentations et, avec Jésus, vaincre les puissances du mal par un amour décuplé, une espérance revivifiée et une foi renouvelée.
Sans ces vertus théologales, les exercices de carême sont bien pauvres.

Entraînement aussi à aller porter la Bonne Nouvelle. Car il s’agit, dans la logique de la Pentecôte, d’aller témoigner du Dieu vivant dans le monde. Or, comment témoigner du Dieu vivant si on est « mort » ?
Isaïe et Pierre refusent d’être envoyés parce qu’ils constatent leur péché.
Le carême nous prépare donc à la mission en faisant mourir en nous tout ce qui n’est pas conforme au Dieu de la vie.

Avec les quatre catéchumènes de notre paroisse, qui seront baptisés à la vigile pascale, nous allons durant ce carême nous laisser choisir par Dieu (appel décisif), nous allons scruter en nous ce qui fait obstacle à cet appel (les trois scrutins) et nous allons nous laisser purifier (célébration des sacrements) pour être envoyés en mission !

Rendons grâce à Dieu qui appelle au baptême ces quatre sœurs et frères.
Rendons grâce à Dieu qui nous appelle à la conversion à leur suite.
Rendons grâce à Dieu qui nous envoie dans le monde témoigner de sa Miséricorde, source de vie nouvelle.
Bon et saint Carême à tous, dans la clarté de la Miséricorde divine.

P. Benoît+