Jonas n°135
Zoom sur : Marie, Mère de Miséricorde
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »Évangile selon Saint Jean 20
Il est vivant ! Le tombeau est vide ! L’amour a vaincu la mort ! Alleluia !
Jésus a traversé les ténèbres de la mort en vainqueur.
Et il monte vers le Père.
Il nous montre le chemin de la vie : l’amour. Et la destination de cette vie : l’amour, c’est-à-dire Dieu le Père lui-même.
Jésus ne nous montre pas seulement le chemin pour après la mort.
Il nous indique comment vivre ici-bas en ressuscité. Un amour qui englobe toute notre vie. Et toute notre vie, ça veut dire toutes les dimensions de notre existence. Spirituelle bien sûr, mais aussi sociale, économique, culturelle, affective… La résurrection vient apporter une lumière nouvelle à toute l’existence.
La résurrection ne se manifeste pas seulement par la consommation d’œuf en chocolat, même si Pâques est devenue dans le monde commercial la fête des œufs !!
Le triomphe de l’amour établit des relations nouvelles avec les autres, avec tous ceux que nous côtoyons. Parce qu’il est vivant, nous ne pouvons plus vivre comme avant. L’amour vainqueur doit changer nos vies, nos manières de vivre, sinon c’est pour rien que Christ est mort, c’est pour rien que nous avons célébré la semaine sainte.
La résurrection du Christ, avec un corps, glorieux certes, mais un vrai corps cependant, nous amène aussi à considérer de manière nouvelle l’importance de notre corps. Il n’est pas seulement le véhicule de notre âme. Il fait partie de nous. Il est appelé à être transfiguré dans la résurrection et à nous suivre dans l’éternité.
La lumière de la résurrection du crucifié peut donc nous éclairer dans les débats éthiques qui agitent le monde.
Comment, avec elle, comprenons-nous que le don et la gratuité sont les moteurs du monde ?
Comment comprenons-nous que le corps n’est pas un instrument dont on peut faire n’importe quoi et manipuler comme on veut, mais une dimension de l’humanité qui doit être respectée dans l’unité de l’ensemble ?
Belle joie pascale.
Benoît+
En ce dimanche de la Miséricorde, à l’approche de l’Annonciation (décalée cette année au 9 avril à cause des Rameaux), à l’approche du départ du pèlerinage diocésain à Lourdes et du Frat des lycéens dans la cité mariale, nous vous proposons un petit voyage à la suite de la Mère de Miséricorde, la Vierge Marie.
Salve Regina, Mater misericordiæ Vita, dulcedo, et spes nostra, salve. |
Salut, ô Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur, notre espérance, salut ! |
Même si l’hymne pascale dédiée à la Vierge Marie est le Regina caeli, nous n’oublions pas l’hymne très ancienne (XI°s.) qui conclue la prière de l’Eglise après les complies : le Salve Regina.
Cette prière affirme que Marie est mère de Miséricorde.
Quelques pistes pour comprendre ce titre :
- Tout d’abord le visage de la Miséricorde du Père, c’est Jésus, qui par amour des pécheurs donne sa vie pour leur salut. Or Marie est la mère de Jésus. Donc elle peut prétendre à ce titre : elle est bien la mère de la miséricorde. Elle est affirmée depuis le concile d’Ephèse (431) comme la Mère de Dieu. Dieu est miséricorde. Elle est donc bien Mater misericordiæ. Elle est également associée d’une manière particulière au mystère de la miséricorde, puisqu’elle vit aussi la passion de son fils. Elle a le cœur transpercé comme par un glaive comme cela lui avait été prédit lors de la présentation au Temple. Elle ne fait pas que donner son Fils, elle se donne avec lui. Elle aussi par amour de nous, par son fiat à l’annonciation et son acceptation de la croix, est un visage de la miséricorde de Dieu.
- Marie ne cesse de nous orienter vers son Fils. Non seulement elle nous le donne par sa maternité physique, mais elle nous le donne en tournant sans cesse nos regards vers lui.
« Faites tout ce qu’il vous dira ».
Elle nous apprend à nous mettre à l’école du Christ miséricordieux. Au pied de la croix, elle a vu son fils pardonner aux hommes qui l’avaient conduit au Golgotha. Elle a été probablement entraînée dans son sillage de pardon. - Elle nous donne de croire à la beauté de la miséricorde. Elle proclame la fidélité de Dieu à son projet de salut : dans son Magnificat elle proclame que « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui Le craignent ».
- Marie est mère de Miséricorde car elle nous est donnée comme Mère par son fils sur la croix. Or la miséricorde c’est le cœur qui se penche vers le miséreux. Marie nous est donnée comme la femme qui veille sur nous, nous entoure de sa tendresse et ne cesse d’intercéder pour nous. Elle est notre avocate auprès du Père et du Fils. N’est-elle pas celle qui, à Cana, est intervenue quand il n’y avait plus de vin ? Elle voit et agit pour que rien ne manque à ceux qui ont soif de l’amour de Dieu.
- Lors des apparitions à Lourdes, Marie invite à la pénitence et à la prière pour les pécheurs (8ème apparition – 24 février). Elle nous invite non seulement à accueillir la miséricorde pour nous-mêmes, mais elle nous invite à être miséricordieux à notre tour en intercédant pour les autres. Elle nous apprend à entrer dans la béatitude de la miséricorde « Heureux les cœurs miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5).