Jonas n°128
Zoom sur : les enjeux spirituels de la vieillesse.
A la fin des temps le Seigneur va venir. Et Saint Paul nous dit que c’est une bienheureuse espérance. (Tite 2,13 en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ.).
Pourtant hier encore je faisais un sondage express auprès des parents des enfants catéchisés et bien peu espèrent la venue du Seigneur… Ils sont hélas bien représentatifs de notre peu de désir apocalyptique et eschatologique (cherchez dans le dico !). Pourtant quand le Seigneur viendra ce ne sera pas pour nous punir mais pour nous guérir, nous purifier et nous conduire vers le Père, accomplissant ainsi notre vocation. Nous n’avons rien à craindre de lui et de son royaume. Notre seule peur doit être de ne pas le désirer et de ne pas y être prêts.
Comment désirons-nous le royaume éternel qui n’est pas de ce monde et comment, pour nous y préparer, travaillons-nous à l’avènement ici-bas d’un royaume de justice et de paix ? Il faut en effet tenir la tension entre les deux désirs. Celui d’un règne qui ne sera jamais sur terre mais sera donné par Dieu et celui d’un royaume terrestre que nous remettrons entre les mains du Messie et qui, pour être éphémère, nécessite toute notre implication maintenant. Les deux royaumes ne se confondent pas, l’un surpassant et accomplissant l’autre, mais l’un permet de se préparer à l’autre. Christ ne voulait pas qu’on le fasse roi (cf. la tentative du peuple après la multiplication des pains) mais il est le roi de l’univers. Il est roi, notre roi.
En vivant dans la charité la plus concrète avec ceux qui ont faim, sont nus et prisonniers,… nous effectuons notre stage préparatoire à la vie éternelle. Il ne faut pas rêver d’une théocratie ici mais il nous faut nous préparer à ce que le Père règne sur nous par l’action royale de son Fils.
Dans quelques jours nous allons changer la traduction d’une phrase du Notre Père. Ne perdons pas de vue une autre phrase : que ton règne vienne.
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde lui qui vient à notre rencontre pour tout accomplir
P. Benoît+
« Nous avons été jeunes, vous serez vieux ! ». C’est ainsi qu’un prêtre relativement âgé du diocèse s’adressait à tout le presbyterium de notre diocèse il y a 10 jours pour que les anciens ne soient pas oubliés. Il nous invitait à profiter, nous les relativement jeunes, de leur expérience, de ce qu’ils avaient à transmettre comme mémoire pastorale, comme histoire sainte.
Il y a des enjeux spirituels propres à tous les âges. La vieillesse connaît les siens. Il faut donc veiller dans nos communautés à ne pas oublier nos anciens qui ont besoin de nous dans des phases décisives de leur existence.
Mais il ne faut pas seulement prendre soin des aînés. Il faut aussi leur permettre de prendre soin de nous. Notamment en les écoutant nous parler de leur vie, témoignage de la présence patiente et fidèle de Dieu, de son action sans cesse surprenante mais vivifiante à travers joie et épreuves. Nos anciens sont des trésors. Merci au Seigneur de nous les confier et d’être confiés à eux. Qu’il nous donne toute la délicatesse pour accomplir notre mission et vivre ensemble.
Anne-Marie Sapy, responsable locale du MCR nous donne de quoi méditer sur cet âge et invite à le vivre dans la foi, notamment à travers son mouvement qui accompagne à la fois de jeunes retraités et des personnes du 4ème âge. Merci à elle. Et Merci à tous ceux qui dans la paroisse portent ce souci. P. Benoît+
La vieillesse, ultime don de Dieu !
La vieillesse, quelle bénédiction pour les chrétiens !
Comme aux Noces de Cana, le meilleur arrive à la fin !
Car la fin de notre parcours sur la terre s’ouvre sur la vie éternelle auprès de Dieu. Dieu, Notre Père, nous attend pour nous faire entrer dans sa joie.
La vieillesse donne l’occasion de préparer, de désirer cette rencontre.
C’est le temps ralenti qui nous apprend à cultiver le silence à l’écoute de l’Esprit, nous fait relire notre vie, ses joies, ses épreuves, les occasions manquées et nous conduit à désirer le pardon de nos proches, peut-être des autres et aussi celui de Dieu…
C’est la possibilité de développer, humblement le cœur à cœur avec Dieu notre Père dans la prière, de vivifier notre relation au Christ dans l’Eucharistie, de faire de la faiblesse, de la dépendance un chemin d’humilité, d’abandon entre les mains du Père.
Mais c’est aussi le temps de la peur de cet Au-delà…
Cette angoisse touche le croyant comme le non-croyant. Elle est difficile à maîtriser quand la foi et l’espérance nous soutiennent. Elle devient insupportable lorsque la vie terrestre n’a pas donné la joie de développer une spiritualité profonde et confiante.
C’est donc aussi le temps d’éviter le repli sur soi, de rester à l’écoute des personnes isolées et inquiètes, de se soutenir et d’avancer ensemble vers Jésus, notre Lumière.
« Les Chemins d’Espérance »
A l’âge de la retraite une nouvelle vie s’organise…
C’est découvrir de nouvelles activités, s’engager dans différentes associations, consacrer plus de temps à sa famille, veiller sur ses voisins… Les opportunités sont multiples.
Le Mouvement Chrétiens des Retraités est là pour encourager chacun à se nourrir de la Parole de Dieu et à agir en chrétien dans le monde d’aujourd’hui.
Nos rencontres mensuelles sont des temps d’attention à chacun, de partage fraternel, de réflexion chrétienne sur le sens de la vie, les enjeux actuels de la société. Elles permettent aussi un approfondissement de la vie de foi et la prière.
Nourrir et faire grandir la vie spirituelle de chacun est l’enjeu de chaque thème d’année.
Depuis septembre, nous sommes invités à marcher sur « les Chemins d’Espérance »
Cela va nous conduire, à la lumière de l’Evangile et dans la prière, à
- revivifier notre foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité,
- stimuler notre désir d’accéder à la vie éternelle avec Jésus-Christ et en Lui,
- avancer, malgré notre fragilité et les aléas de la vieillesse, à la suite de Jésus, les yeux ouverts sur le monde et le cœur auprès des plus démunis.