Jonas n°124
Zoom sur l’engagement en Église
« Allez à ma vigne, vous aussi »
Évangile selon St Matthieu 20,7
Nous venons de fêter Saint Matthieu, le 21 septembre. Il est un des modèles les plus connus d’appelés par le Seigneur : « Il lui dit : « Suis-moi ». L’homme se leva et le suivit. » (Mt 9).
On est étonné de l’effet immédiat de l’appel sur ce publicain. Comme si son cœur n’attendait que cela : être appelé pour trouver un sens à sa vie !
De la même manière, dans l’Évangile de ce 25ème dimanche, on voit ce maître qui sort et qui appelle à son service. Et tout le monde accepte.
Reste que si Matthieu arrête de compter ses sous pour suivre Jésus, dans l’Évangile des ouvriers de la 11ème heure, il y en a qui comptent. Et ils sont jaloux. Comment se fait-il qu’ils aient le même salaire alors qu’ils ont travaillé plus ?
Le problème, quand on entend un appel de Jésus, c’est de compter… Lui, Dieu donne toujours en abondance, mais nous, nous comptons. Nous comptons combien ça va nous coûter, combien ça va nous rapporter et nous mettons cela en balance avant de répondre à l’appel. C’est humain… Nous comptons à la manière des hommes, sans nous rendre compte que Dieu donne ce qui ne se compte pas… sa joie !
Si le Seigneur appelle et appelle encore à sa vigne, c’est pour nous combler d’une joie immense, c’est pour nous faire expérimenter son amour dans la mission.
Le Seigneur n’appelle pas parce qu’il a besoin de nous mais parce que nous avons besoin de lui !
En cette rentrée nous avons, nous, besoin de catéchistes (encore 2 !), de responsables du KT dimanche, d’une nouvelle équipe pour le parcours alpha, d’une équipe plus étoffée pour accompagner les adolescents au baptême, d’accueillants aux messes dominicales… bref, ce ne sont pas les appels qui manquent mais les ouvriers.
Alors, souhaitons que le témoignage de ceux qui s’engagent et qui y trouvent de la joie, suscite l’enthousiasme des autres. Merci à ceux qui s’engagent au service de l’Évangile. Vous êtes les soleils de la rentrée !
Belle et sainte rentrée à tous ! Dieu vous bénisse !
P. Benoît+
« C’est donc une magnifique tâche qui attend tous les laïcs : celle de travailler à ce que le plan divin du Salut se réalise toujours davantage dans chacun des hommes dans tous les temps et par toute la terre. Que de toutes parts donc, la voie leur soit ouverte afin que, selon leurs forces et les besoins actuels, ils puissent eux aussi travailler avec ardeur à l’œuvre salvatrice de l’Église. »
Lumen Gentium 33. Vatican II Constitution sur l’Eglise.
Témoignage de Béatrice Sattler : La joie de la mission
C’était il y a 20 ans, je venais d’arriver à Noisy et une amie de Francfort m’avait gentiment dénoncée comme potentielle catéchiste… Quelle bienveillance de me prêter ces compétences !
Mon caté, post 68, n’était pas bien solide. J’avais été comme beaucoup de jeunes recevant sans trop retenir, mais j’avais la volonté de transmettre le trésor de la foi à mes enfants alors, dans un moment d’inconscience, j’ai dit « Oui » à l’appel qui m’était fait. Je me suis trouvée embarquée dans la préparation des 1ères communions. Qu’étais-je allée faire dans cette galère ? Heureusement je n’étais pas seule et j’ai eu beaucoup de joie dans cette mission. En fait, je ne pouvais que remercier ceux qui m’avaient fait le cadeau de l’appel et de la confiance.
Cette mission ne m’appartenant pas, j’ai fini par la remettre à d’autres, mais cela ne sonna pas la fin de mon engagement. Il semble que l’Église ait toujours besoin d’ouvriers pour la moisson, j’ai reçu d’autres appels. Demeure la même inconscience : comment penser que je sers bien le Seigneur et la communauté? Je ne suis jamais prête, jamais vraiment à la hauteur mais je me sais accompagnée du prêtre, d’une équipe et portée par l’Esprit-Saint. Alors, pourquoi résister ?
Au fil des années, je me suis un peu formée et j’ai été émerveillée par la manière dont la parole de Dieu, lorsqu’on prend la peine de l’écouter et de la travailler, parle aux hommes que nous sommes et résonne avec notre quotidien. L’engagement en Église m’a permis d’affiner ma relation avec Dieu. Comme dans toute relation, c’est la régularité qui permet d’approfondir le lien et c ‘est pour moi un bien précieux. J’ai l’intime conviction de la présence de Dieu aux côtés de chacun ne nous, même si tant de questions restent en suspens. J’aime cette Église bien qu‘elle soit imparfaite, sans doute trop à notre image… Je la veux vivante. Alors vaille que vaille, humblement, je continue à répondre favorablement aux appels qui me sont faits, pour à ma minime mesure participer à sa mission de transmission de la foi.
Je rends grâce pour ceux qu’il m’est donné de rencontrer sur cette route.
Témoignage de Bénédicte Boudot : « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’Espérance qui est en vous »
Transmettre aux autres cette Espérance qui me fait vivre, qui m’habite et qui me rend capable d’agir en toute liberté, voilà ce qui guide ma vie.
Joie de recevoir un appel en Église, joie d’être disponible pour y répondre et joie de voir combien cela nourrit ma foi !
La présence de Dieu dans ma vie, je la reconnais dans tous ceux qu’Il me donne à rencontrer et cela, profondément, me donne encore cette joie qui habite ma foi.
Notre paroisse est d’une grande richesse humaine et spirituelle, en témoignent la diversité des idées et des propositions tant caritatives que spirituelles, accompagnement aux sacrements, groupes de prière, de formation, de lecture de la parole, chorales, pèlerinages, accueil et convivialité autour de repas etc
Se mettre au service pour soutenir et accompagner cette vie paroissiale foisonnante, permet de faire l’expérience de Dieu dans le travail d’équipe, la prière partagée, dans la rencontre, dans l’ouverture à la différence, dans l’écoute.
Dans les réussites comme les difficultés, il est tellement reposant de toujours se souvenir que c’est sur Lui seul qu’il faut s’appuyer. Dieu ne connaît pas le découragement. Dieu est source de Paix.
Et après le découragement, dans la prière en équipe d’animation paroissiale, redécouvrir comme Jacob : « En vérité Yavhé est en ce lieu et je ne le savais pas » gen 28
Je ne suis pas sûre d’avoir expérimentée cette rencontre intérieure dont parle Maurice Zundel : « Dieu est une rencontre que chacun doit faire en soi. » mais je peux témoigner ici de la présence du Seigneur en vous tous et en tout ce que vous faîtes. Ce service d’Église, comme d’autres dans le passé, m’ouvre à l’autre et à Dieu mais peut-être est-ce plutôt Dieu qui m’ouvre à mon prochain ?