Jonas n°108

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui.»

Évangile selon saint Luc 20,38

Cette semaine, une initiative citoyenne promeut la « fraternité générale ». Il est bon en effet de remettre la fraternité à l’honneur. Beaucoup de personnes se battent pour défendre leur liberté, pour établir l’égalité, mais ce troisième élément de notre devise républicaine (rajouté par les catholiques sociaux du gouvernement de la deuxième république !) est souvent le grand absent de nos combats. Comme si la fraternité était déjà installée !

Pourtant cette fraternité reste à construire. Et nous, chrétiens, nous avons toute notre part à prendre dans cette construction d’un monde plus fraternel car s’il doit exister des « experts ès fraternité », ça doit bien être parmi les disciples de Jésus qu’on doit les trouver. Lui le Fils unique du Père nous donne en effet son Père en partage. En lui nous sommes tous frères et avec lui nous pouvons dire « Notre Père ».

Cette fraternité doit se construire sur terre pour s’accomplir parfaitement dans l’éternité. Dans le ciel, nous dit le texte d’Evangile de ce dimanche, les liens terrestres seront transfigurés, portés à un achèvement par un dépassement. Nous ne serons plus dans les liens du sang ou de l’affection, mais dans la parfaite communion réalisée en Christ. Nos parents seront nos frères et sœurs, nos enfants seront nos frères et sœurs, il en va de même pour nos conjoints, pour tous ceux que nous aimons et aussi ceux que nous n’aimons pas.

Hâtons-nous donc de construite ici cette fraternité, en l’accueillant comme un don précieux de Dieu à faire fructifier par des gestes concrets. Préparons-nous ici et maintenant à devenir frères et sœurs de celui que nous croisons dans la rue, de nos collègues, de nos voisins, des migrants, des prisonniers, des personnes handicapées, et même de ceux qui n’ont pas l’intention de voter comme nous aux prochaines élections…! il y a encore du chemin à faire, mais c’est le seul capable de nous donner la joie et la paix. Ca commence par un regard et un sourire… et à partir de là tout change…

Que le Seigneur nous donne pour cela des cœurs neufs, des regards neufs, des mains neuves… pleins de sa miséricorde .

P. Benoît+