Jonas n°107
Zoom sur : la sainteté pour tous
« …à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres »
Évangile selon saint Luc 18,9
Jésus nous interpelle aujourd’hui sur notre manière de nous situer face à lui et face au monde.
Sommes-nous contents de nous-mêmes ? Sommes-nous dans l’auto-satisfaction ? Et dans une attitude hautaine vis-à-vis des autres ?
Bien sûr il est bon de se réjouir d’être chrétien plutôt que païen, d’être généreux plutôt qu’égoïste, de savoir que le pardon est plus fort que la haine plutôt que t’entretenir tout cela. Et effectivement nous pouvons rendre grâce à Dieu pour tous les dons qu’il a placés en nous et être heureux d’en faire un usage qui n’est pas si mauvais que cela…
Mais celui qui est satisfait de lui-même n’est plus dans une logique de conversion. Or c’est la conversion qui est la marque des saints, des disciples de Jésus.
On peut toujours trouver pire que soi… et se contenter de ne pas être en queue de peloton… mais quand on regarde Jésus à qui nous devons ressembler (il nous donne son auto-portrait dans les béatitudes que nous entendrons à la Toussaint) alors on voit tout le chemin qu’il nous reste à parcourir.
Et quand bien même il ne resterait plus beaucoup de pas à faire sur le chemin de la perfection, si celle-ci n’est pas d’abord un « se laisser faire par Dieu », ça ne sert à rien. Or on ne peut se laisser faire par Dieu que si on a conscience de son incapacité absolue à devenir saint sans Lui, l’unique Saint.
L’action de grâce du pharisien de la parabole est une fausse action de grâce car elle ne laisse aucune place à l’action de Dieu. La reconnaissance par le publicain de sa faiblesse lui fait demander de l’aide à Dieu et son humilité lui permet d’accueillir la grâce.
Le monde n’a pas besoin de prétentieux (vite démentis par les faits de toute façon), mais d’humbles témoins de la nécessité de vivre de la miséricorde infinie de Dieu en se laissant faire par elle, en la laissant agir en nous.
Bonne fête de Tous les Saints. P. Benoît+