Jonas n°101
Zoom sur l’appel à s’engager pour la liturgie !
« Que me veux-tu, homme de Dieu ? »
1 R 17,18
Dieu nous visite souvent, mais souvent nous ne savons pas le voir. Et quand nous avons l’acuité pour le remarquer, il nous arrive d’être suspicieux : mais qu’est-ce qui va m’arriver ?
Nous sommes tellement remplis de préjugés sur Dieu que, quand il vient à notre rencontre, nous le considérons souvent comme un Dieu justicier, un Dieu à redouter : « mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? »… Quel paradoxe que de suspecter celui que l’on nomme bon !
La veuve de Sarepta n’échappe pas à cette habitude. Dieu est vu par elle comme un juge, et son prophète comme un bourreau chargé d’exécuter la sentence de condamnation. Pour elle, son mari est mort par punition divine, et son fils le suit à la tombe pour la même raison. Et hélas, Elie lui-même semble gagné par cette idée. Heureusement, mû par l’Esprit, il va opposer à cette conception la certitude qu’on peut toujours négocier avec Dieu et faire appel à sa miséricorde.
Comme dans le poème de Victor Hugo (La conscience), l’œil est souvent dans la tombe à regarder Caïn. Notre conscience nous accuse… parce qu’elle est mal conseillée par l’accusateur dont parle l’Apocalypse à la suite du livre de Job. Notre conscience doit certes nous éveiller au péché mais aussi à la grandeur de la miséricorde.
Qu’il faut du temps pour comprendre que Dieu est tout autre : qu’il est vraiment bon et miséricordieux, et que notre péché n’est rien face à son amour qui relève et qui redonne vie.
Qu’il faut du temps pour comprendre que le sacrement de réconciliation n’est pas le lieu de l’humiliation et de la condamnation mais le lieu du relèvement et du triomphe de la vie.
Qu’il faut du temps pour oser croire que, quand Dieu missionne des envoyés pour donner la vie en son nom, il faut y courir avec certes les larmes du repentir mais la joie surabondante du pardon qui nous attend.
« Que me veux tu homme de Dieu ? » demandait la veuve… la joie, répond toujours le prophète authentique.
Ainsi répond toujours le confesseur !
P. Benoît+
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