Jonas n° 97
Zoom sur l’adoration eucharistique, œuvre de miséricorde
« Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut »
Colossiens 3,1
Alleluia, Alleluia ! Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité, alleluia, alleluia !
Puisse cette bonne nouvelle, cette extraordinaire nouvelle, retentir par nos voix, par nos visages radieux, par nos bonnes œuvres, par nos vies transfigurées, à travers la terre entière.
Cette bonne nouvelle ne doit jamais être une annexe de notre foi, mais le cœur de notre foi : celui qui était mort est vivant ! Quoi de plus central, quoi de plus vital pour chaque être humain.
Parce que l’amour est plus fort que la mort, que la justice de Dieu est source de vie, car il n’est que miséricorde, le monde ne plus être contemplé de la même manière, nos manières de vivre ne peuvent plus être les mêmes. Et même les ténèbres de notre société ne doivent plus être considérées comme le dernier mot de l’histoire : Christ est vainqueur, même des ténèbres. Une lumière s’est allumée, que rien ne peut éteindre. A nous d’en chercher les traces autour de nous.
C’est notre mission de chrétiens d’être ces porteurs d’espérance.
Les néophytes (ceux qui viennent d’être baptisés) viennent de recevoir un cierge allumé au feu nouveau avec pour mission qu’il ne s’éteigne jamais dans leur cœur… et nous ? Que faisons nous de cette lumière que le Christ a apporté à notre vie ?
Ils sont finis, les jours de la passion. Mais ils ne sont pas passés les jours de l’amour qui se donne ! Aimons, aimons, et aimons encore à la suite de notre Seigneur qui nous a ouvert le chemin pour que nous marchions sur ces traces comme le dit Pierre.
C’est par ces cœurs ouverts que nous ferons vivre l’amour reçu et que nous pourrons le transmettre aux autres.
Belle joie pascale dans la clarté de la Miséricorde divine.
Benoît+
Adorer : une œuvre de miséricorde ?
La miséricorde divine se manifeste de la manière la plus éclatante dans le mystère pascal, où Dieu nous livre son Fils pour le salut du monde. Ce sacrifice, qui nous obtient le pardon de nos fautes et la vie éternelle, se perpétue à travers les siècles dans la célébration eucharistique.
La messe finie, reste dans le tabernacle la présence du Seigneur qui continue d’irradier le monde. Adorer devant le Saint Sacrement, exposé ou caché derrière la porte du tabernacle, c’est demander au Seigneur que l’action eucharistique se poursuive en nous et préparer son cœur à la prochaine messe.
Or, quelle est cette action eucharistique ?
C’est celle d’une offrande de soi avec Jésus, pour la gloire de Dieu et le salut du monde. C’est se laisser saisir par le mystère de la croix et de la résurrection que l’Esprit actualise pour nous, pour laisser grandir en nous une vie chrétienne de plus en plus véridique. La messe est le lieu central de notre conversion. L’adoration qui la poursuit doit aussi être un moment de conversion.
Il n’y a pas de mal à trouver auprès de Jésus du réconfort, mais l’adoration n’est pas qu’un cœur à cœur qui fait du bien. Il est un cœur à cœur qui transforme.
Adorer n’est pas rester immobile. C’est se préparer à faire de sa vie une offrande : dans la liturgie, comme dans la vie courante.
Adorer n’est pas une action entre Jésus et soi tout seul.
Adorer, c’est entrer dans l’amour du Christ pour son Père et pour tous les hommes. Adorer n’est donc jamais une action solitaire, c’est prier pour le monde, prier pour l’Eglise corps du Christ, et particulièrement pour les plus souffrants de ses membres.
Adorer, c’est s’exposer à la miséricorde divine pour se laisser transformer par elle afin de devenir soi-même plus miséricordieux.
Afin d’éviter les risques, jamais totalement écartés, d’idolâtrie (on peut être idolâtre même du vrai Dieu, quand on projette sur lui toutes sortes d’images, et quand on pense le posséder sans se laisser posséder, quand on réifie celui qui est le Vivant), il convient pour adorer en Esprit et en vérité :
- De ne pas dissocier l’adoration de la célébration eucharistique.
- De laisser l’Esprit Saint agir en nous, car sans lui il n’y a pas de prière possible (cf. Rm 8).
- De nourrir l’adoration par la méditation de la Parole de Dieu : celui qui se donne à voir est le verbe incarné, la Parole faite nourriture. Ne pas l’écouter, ne permet pas de découvrir Dieu qui se cache sous les apparences du pain.
- De porter dans la prière, les soucis du monde, et les joies du monde.
- De se laisser envoyer par Jésus vers les plus petits au terme de l’adoration, comme au terme de chaque messe : le même qui est adoré sans qu’on le voie se donne à voir dans les pauvres (cf. Matthieu 25).
Finalement, adorer c’est tout le contraire de ce que fait Marie-Madeleine, lorsqu’elle reconnaît Jésus dans le jardin du tombeau : elle veut capturer « son Jésus » pour elle. Jésus ressuscité, au contraire, lui dit : « ne me retiens pas… Pour toi, va trouver mes frères » (Jean 20).
Pour retrouver ce fil conducteur qui relie la miséricorde et l’adoration, nous vous proposons entre la Solennité de la Miséricorde divine et la Solennité du Saint Sacrement, de vivre un temps d’adoration en lien avec les œuvres de miséricorde durant tous les vendredis de la période de 20h à minuit (en sus de l’adoration habituelle du 1er vendredi du mois, bien sûr !)
- vendredi 8 avril « Nourrir ceux qui ont faim et Enseigner les ignorants »
- vendredi 15 avril « Donner à boire à ceux qui ont soif et Conseiller ceux qui doutent »
- vendredi 22 avril « Vêtir ceux qui sont nus et Avertir les pécheurs »
- vendredi 29 avril « Accueillir les étrangers et Consoler ceux qui pleurent »
- vendredi 13 mai « Assister les malades et Supporter patiemment les personnes ennuyeuses »
- vendredi 20 mai « Visiter les prisonniers et Pardonner les offenses »
- vendredi 27 mai « Ensevelir les morts et Prier Dieu pour les vivants et les morts »