Les Dimanches de la Foi
1er Dimanche de la Foi, le dimanche 15 octobre 2017 : présentation de la nouvelle traduction du « Notre Père ».
LETTRE APOSTOLIQUE DIES DOMINI du Pape Jean-Paul II (extrait)
- Le jour du Seigneur — ainsi que fut désigné le dimanche dès les temps apostoliques (1) — a toujours été particulièrement honoré dans l’histoire de l’Église, à cause de son lien étroit avec le cœur même du mystère chrétien. En effet, dans le rythme hebdomadaire, le dimanche rappelle le jour de la résurrection du Christ. C’est la Pâque de la semaine, jour où l’on célèbre la victoire du Christ sur le péché et sur la mort, l’accomplissement de la première création en sa personne et le début de la « création nouvelle » (cf. 2 Co 5,17). C’est le jour où l’on évoque le premier jour du monde dans l’adoration et la reconnaissance, et c’est en même temps, dans l’espérance qui fait agir, la préfiguration du « dernier jour », où le Christ viendra dans la gloire (cf. Ac 1,11; 1 Thess 4,13-17) et qui verra la réalisation de « l’univers nouveau » (cf. Ap 21,5).L’exclamation du psalmiste : « Voici le jour que fit le Seigneur, pour nous allégresse et joie » (Ps 118 [117], 24) convient donc bien au dimanche. Cette invitation à la joie, reprise par la liturgie de Pâques, est marquée par la stupeur dont furent saisies les femmes qui avaient assisté à la crucifixion du Christ, quand, étant allées au tombeau « de grand matin, le premier jour après le sabbat » (Mc 16,2), elles le trouvèrent vide. C’est une invitation à revivre, en quelque sorte, l’expérience des deux disciples d’Emmaüs, qui sentirent « leur cœur tout brûlant au-dedans d’eux-mêmes », tandis que le Ressuscité les accompagnait sur le chemin, en leur expliquant les Écritures et en se révélant à « la fraction du pain » (cf. Lc 24,32.35). C’est l’écho de la joie, d’abord hésitante, puis irrésistible, qu’éprouvèrent les Apôtres au soir de ce même jour, lorsqu’ils eurent la visite de Jésus ressuscité et qu’ils reçurent le don de sa paix et de son Esprit (cf. Jn 20,19-23).
- La résurrection de Jésus est la donnée première sur laquelle repose la foi chrétienne (cf. 1 Co 15,14) : c’est une réalité stupéfiante, perçue en plénitude dans la lumière de la foi, mais attestée historiquement par ceux qui eurent le privilège de voir le Seigneur ressuscité ; c’est un événement merveilleux qui ne se détache pas seulement d’une manière absolument unique dans l’histoire des hommes, mais qui se place au centre du mystère du temps. Comme le rappelle en effet le rite de la préparation du cierge pascal, dans la liturgie expressive de la nuit de Pâques, c’est au Christ qu’« appartiennent le temps et les siècles ». C’est pourquoi, faisant mémoire du jour de la résurrection du Christ, non seulement une fois par an, mais tous les dimanches, l’Église entend montrer à chaque génération ce qui constitue l’axe porteur de l’histoire, auquel se rattachent le mystère des origines et celui de la destinée finale du monde.Il est donc légitime de dire, comme le suggère l’homélie d’un auteur du IVe siècle, que le « jour du Seigneur » est le « seigneur des jours »(2). Ceux qui ont reçu la grâce de croire au Seigneur ressuscité ne peuvent que percevoir la signification de ce jour hebdomadaire avec l’émotion vibrante qui faisait dire à saint Jérôme : « Le dimanche est le jour de la résurrection, le jour des chrétiens, c’est notre jour »(3). Il est en effet pour les chrétiens le « jour de fête primordial »(4), destiné non seulement à marquer le déroulement du temps, mais à en révéler le sens profond.